Pour la première fois depuis l’édition de 1976, les Jeux vont se dérouler à Séoul sans boycott. L’édition 1988 va donc redonner espoir en l’idéal olympique et l’équipe de France d’athlétisme va y réaliser une bonne prestation d’ensemble avec quinze finalistes. Mais à l’amorce de la dernière journée, il manque encore la sacro-sainte médaille qui permettait encore d’éviter le déferlement médiatique.

Cette médaille, nos perchistes et décathloniens notamment, n’ont pas été en mesure de la décrocher, et pour l’instant le meilleur résultat est à mettre au crédit de Jean-Louis Prianon, quatrième du 10 000 m. La dernière chance repose sur les épaules du relais 4 x 100 m avec le quatuor Bruno Marie-Rose, Daniel Sangouma, Gilles Quénéhervé et Max Morinière. Marie-Rose et Quénéhervé ont été jusqu’en finale du 200 m confirmant leur très belle saison 1987, tandis que Sangouma et Morinière n’ont pas passé les quarts-de-finale de leur épreuve individuelle. Mais ils ont aussi beaucoup travaillé avec Jo Maisetti et dès les séries, le samedi 30 septembre, ils démontrent que la mécanique des transmissions de bâton est bien huilée. A 13 h 25, ils remportent leur série en 38’’87 tandis que les Etats-Unis sont disqualifiés, ce qui éclaircit considérablement le paysage pour la suite.

Le dimanche 1^er octobre à 12 h 35, ils font le plein de confiance dans la première demi-finale en 38’’49, devant la Grande-Bretagne et se rapprochent en plus à six centièmes du mythique record de France remontant à la finale des Jeux en 1968 à Mexico. Rendez-vous est pris à 14 h 15 pour la finale. La Grande-Bretagne est au couloir trois, derrière l’Union Soviétique et la France est au six, avec la Jamaïque en point de mire juste devant. Les Soviétiques vont réaliser le parcours parfait et au dernier passage, ils sont en tête, juste devant la France qui, malgré une hésitation, précède l’Allemagne de l’Ouest. Mais pour l’Union Jack, Linford Christie va réaliser un final extraordinaire, avalant Dirk Schweisfurth puis Max Morinière mais ne pouvant reprendre Vitaly Savin. Et Max va repousser la menace de John Mair et de l’Italien Stefano Tilli qui ont aussi repris l’Allemand, et se jeter sur la ligne pour conserver la médaille de bronze en battant le record de France en 38’’40. Ce n’est qu’une étape pour ce relais qui va aussi ensuite pouvoir compter sur Jean-Charles Trouabal et aller encore plus vite (Crédit photo : Jean-Pierre Durand).