L’Union des Sociétés Françaises de Course à Pied fut fondée le 29 novembre 1887 par les dirigeants parisiens du Stade Français et du Racing Club de France. Cette première Union deviendra celle des Sports Athlétiques, début 1889, s’ouvrant progressivement à d’autres sports qui finiront par créer bon nombre des fédérations actuelles, dont bien sûr la FFA.

Dès sa création, l’USFCP prévoit l’organisation d’un cross et d’une compétition sur piste avec 100 m, 400 m, 1500 m et 110 m haies au programme. Ce premier cross, qui restera dans l’histoire comme le premier championnat de France d’athlétisme, va se dérouler le 12 février 1888 à l’hippodrome du Vésinet, un 500 m étant également prévu au programme.

La course est prévue sur 4000 m, avec un premier tour de 1200 m sur la piste de steeple, comportant une rivière, un mur de pierre, une douve et une double haie ! Les deux autres tours sont courues sur la piste des courses de haies avec au total 14 obstacles. Selon la Revue des Sports, ’’la météo est épouvantable mais une foule considérable se presse dans les tribunes’’.

Douze athlètes sont engagés mais René Cavally et Louis Viguier manquent à l’appel. Le racingman Henri Derche va prendre un instant la tête mais rapidement c’est un quatuor qui va se détacher, composé de Maurice Dezaux, Alfred Labourdette, P. Demetz et G. Debacker. Le Stadiste Labourdette accélère alors, encouragé par les acclamations venant de la tribune mais Dezaux le suit puis le dépasse. Labourdette s’accroche mais face à la facilité de Dezaux sur les obstacles, il finit par être distancé. Dezaux l’emporte en 18’32’’, Labourdette est à cinquante mètres et Demetz termine troisième.

Ce cross sera reconduit en 1889 mais sous la nouvelle appellation de Grand Steeple Chase National, toujours au Vésinet, et c’est une autre course qui reprendra le nom de cross-country dès le 14 avril 1889. Dezaux s’imposera à nouveau en 1890 tout comme il l’avait fait lors du premier 1500 m et trouvera à cinq autres reprises le chemin des podiums nationaux. Et le steeple deviendra ensuite une épreuve sur piste et non plus sur hippodrome, mais il faudra encore longtemps pour qu’il soit définitivement normalisé (Illustration : croquis de la course du 12 février 1888 paru dans la Revue des Sports du 19 février 1888).