Si le 80 m est redevenu en 2020 une distance au répertoire des épreuves des minimes filles et garçons, cette épreuve fut aussi une des courses de référence des sprinteuses, avec le 60 m, au début de l’athlétisme féminin, avant l’émergence du 100 m qui finira par s’imposer.

Mais avant cela, une Française va ouvrir la chronologie des records du monde auprès de la Fédération Sportive Féminine Internationale, chère à Alice Milliat. Il s’agit de Cécile Maugars, née le 18 octobre 1901 à Chartres. C’est dans sa ville natale qu’elle pratique l’athlétisme, et on la découvre en 1920, lorsqu’elle devient championne de France du 80 m, prenant également la médaille de bronze du saut en hauteur. Quelques jours plus tard, elle porte le record de France du 80 m à 10’’4/5.

En 1921, elle va connaître un grand jour lors des championnats de France de la FSFSF, fédération rivale de la FFFSA qui a organisé son championnat le 19 juin. Pour les fidèles d’Alice Milliat, la compétition a lieu le 3 juillet à Pershing et la Chartraine va être l’une des vedettes du jour. Avec 1m41, elle remporte la hauteur, record de France au passage, elle termine aussi deuxième de la longueur, mais le meilleur reste à venir avec le 80 m. Si elle conserve son titre en l’absence de sa grande rivale, Suzanne Liébrard qui l’avait devancé de peu le 19 juin lors de la journée de la Française Sportive Idéale (se déroulant le même jour que le championnat FFFSA …), elle n’a jamais couru aussi vite. En 10’’3/5, elle améliore son record de France et inaugure la liste des records du monde de la distance. Par la suite, elle sera à nouveau championne de France de la hauteur et de la longueur en 1922 et arrêtera sa carrière après la saison 1923. Mais elle aura aussi connu les premières compétitions internationales féminines, avec les Olympiades Féminines de Monte-Carlo, appelées aussi Jeux Internationaux Féminins en l’absence de reconnaissance du CIO, et les matchs contre la Grande-Bretagne en 1921 et la Tchécoslovaquie en 1922. Gardant ses attaches avec l’Eure-et-Loir, elle décédera à Châteaudun en 1988. (Crédit photo : La Vie au Grand Air, Cécile Maugars à la corde, le 19 juin 1921 au stade Elizabeth).